mardi 1 mai 2012

Blanc d'essai

Deux vins de haute volée pour sortir des tristes Viognier et Macôn. 

D'une pierre deux coups pour parler de très bons vins blancs qui feront notre bonheur en ce printemps où le soleil ne devrait plus tarder à nous surprendre (du moins on l'espère). Le vin blanc a longtemps subi une mauvaise presse. Catalogué comme un vin de soif (et donc de peu de vertu) par les uns ou synonyme de mal de crâne pour les autres, le vin blanc revient en avant grâce notamment à des producteurs méticuleux et soucieux de redonner ses lettres de noblesses à un breuvage qui le mérite. A noter également que la préférence des marchés anglo-saxons pour le vin blanc (en raison la clientèle féminine notamment) a poussée les producteurs à soigner leur production. En effet pour un marché novice comme a pu l'être le Nouveau Monde à une époque et comme est en train de le devenir la Chine, l'apprentissage des goûts du vin passe souvent par les blancs. Une approche sans doute favorisée par des goûts plus doux. 

A l'heure où les milliardaires chinois siphonnent les Grands Crus bordelais, intéressons nous à ces producteurs qui ont choisi de produire simple et sain. Des producteurs qui restent encore absent des radars chinois, et on ne s'en plaindra pas. On commence avec Jean François Chéné et son "Panier de fruits". Ce producteur, situé à Beaulieu sur Layon (environ 25 km au sud d'Angers), nous propose un Anjou sec doté d'une belle robe couleur miel. Son nez est très expressif. S'agissant d'un vin produit sans ajout de sulfites, on sent une légère oxydation. C'est un vin qui supportera très bien d'être mis en carafe pour une consommation immédiate ou qui supportera d'être ouvert trois ou quatre heures avant d'être bu. Le premier nez amène des arôme de pommes avec une belle intensité. En bouche, une acidité présente et bien maîtrisée répond à des saveurs complexes de végétales, allant de la poire, à l'amande et pouvant pousser jusqu'à des notes de plantes telle l'armoise. Un très beau et très bon vin de Loire que l'on trouve entre 11 et 13€.




















On part ensuite à Saint Julien dans le Beaujolais à la rencontre de Xavier Bénier. Ce jeune viticulteur a repris le domaine familial d'environ 5 hectares sur lesquels sont uniquement plantés des pieds de Gamay d'environ une soixantaine d'années. Grâce à des sols limoneux et schisteux, Xavier nous propose un blanc tout en rondeur avec une robe claire. Ce que l'on aime dans ce vin ce sont les notes de fruits blancs relevées par une pointe de "minéralité". Dans la foulée, on ne se prive de présenter ce vin "XB" pour Xavier Bénier en rouge. Un vin là aussi très bien fait et qui pourrait réconcilier les médiants avec les vins de Beaujolais. Compter 7 à 10 € par bouteille.

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